Pendant 25 ans une marque de pâtes a été incarnée par cette parodie du célèbre personnage de Fernandel.. Des pâtes ? Oui, mais des Panzani !
« Ce ne sont que quelques pâtes », se défend le curé, avec gourmandise. « Des pâtes, oui, mais des Panzani », rétorque la voix grave et sentencieuse du Seigneur.
Je vous parle d’un temps que les moins de 20 ans…
Et pourtant Dom Patillo est resté ancré dans l’imaginaire collectif associé à cette célèbre marque de pâtes.
Don Patillo, est apparu sur les écrans en 1976. Succès immédiat pour cette parodie de Don Camillo – célèbre curé incarné par Fernandel au cinéma dans les années 50.
Comme la Mère Denis, le curé amateur de nouilles est un personnage ancré dans une époque révolue, un supposé âge d’or d’avant la modernité, symbole de qualité, de savoir faire.
Reflet d’une époque, on s’aperçoit que dans les années 70, on peut assez facilement utiliser une figure religieuse pour faire de la publicité commerciale (est ce que ce serait encore possible maintenant ?)..
Traditionnellement, l’utilisation d’une icône par une marque est destinée, en partie, à ce que le consommateur final s’identifie à celle-ci, qu’une proximité affective s’installe et que l’achat du produit permette une valorisation du consommateur.
Or si l’on peut comprendre l’intérêt certains d’associer, par exemple le séduisant George Clooney à Nespresso, avec un personnage comme Don patillo la notion de valeur ajoutée pour la marque est toute relative.
Bien que Don Patillo ait été remis en question par chaque nouveau directeur marketing il est resté toujours fidèle au poste.
Deux ans après sa sortie officielle et normalement définitive des écrans, en 1991, le curé reprendra même du service. Toutefois on notera qu’un prêtre trentenaire accompagne dorénavant notre curé fétiche pour “rajeunir” le concept et éventuellement prévoir son évolution.
La “saga” Don Patillo s’est finalement égrenée sur une trentaine de films déclinant la promesse de base de la marque : la gourmandise est certes un péché mais qui est toujours pardonné quand il s’agit de pâtes Panzani.
Ce n’est qu’en 1998 que le curé est mis définitivement à la retraite. Souvenez vous, des mafieux siciliens, (le concurrent italien Barilla ?) sont chargés de se débarrasser de Don Patillo en le faisant bouillir dans une énorme marmite. A noter que le concurrent Barilla, l’un des leader du marché italien n’a jamais réussi à supplanter Panzani. Et dans notre maginaire collective les pâtes Panzani sont de “vraies” pâtes italiennes alors qu’elles sont 100 % françaises !
Les campagnes suivantes de la marque ne laisseront jamais autant de traces dans notre culture populaire et Don Patillo sera associé encore longtemps à la notoriété de la marque. Ironie de l’histoire, sur la tombe du comédien qui a incarné le curé amateur de pâtes est inscrite la mention « André Aubert, dit Don Patillo ».
en vidéo, une compil des pubs : ici
source (entre autre) : journal “les echos”.