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Ce mardi 10 avril à Washington s’est déroulé une audition hors norme. Et pour cause : Mark Zuckerberg, PDG et créateur de Facebook, comparaissait devant le sénat américain notamment à cause des conséquences désastreuses de la révélation du scandale « Cambridge Analytica ».
Pendant plusieurs heures, le jeune entrepreneur a répondu aux questions des sénateurs concernant les affaires d’atteinte à la vie privée des utilisateurs de Facebook, mais aussi à propos de manipulation politique et d’ingérence étrangère lors de l’élection présidentielle américaine de 2016.
Les faits
L’affaire « Cambridge Analytica » : ce scandale survenu au mois de mars dernier avait révélé que de nombreuses données personnelles des utilisateurs de Facebook avaient été divulguée à la fameuse firme d’analyse de données britannique Cambridge Analytica avant 2014.
Ces données auraient ensuite été réutilisées par Cambridge Analytica lors de la campagne présidentielle américaine de 2016. L’entreprise travaillait à l’époque sur la campagne du candidat républicain Donald Trump.
De plus, Facebook est accusé d’avoir servi d’outil de désinformation et de manipulation politique lors de cette campagne présidentielle . Pire encore, ces manipulations via des fake news relayées sur Facebook auraient été mises en oeuvre par le Kremlin avec pour objectif de favoriser l’élection de Donald Trump. Accusation que Moscou a toujours réfuté.
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Les réponses de Mark Zuckerberg
La première chose a retenir sont les excuses renouvelées du dirigeant de Facebook qui avoue ne pas avoir envisagé à quel point sa création aurait pu être détournée et utilisée à but néfaste. Il promet des grands changements à venir pour limiter voire éradiquer les mauvais usages de Facebook.
Sur la possible participation de la Russie dans la campagne de fake news qui a inondé Facebook lors de la campagne présidentielle américaine de 2016, Zuckerberg affirme qu’il a décidé de partir dans « une course à l’armement » contre selon lui « des gens en Russie dont le travail est d’exploiter nos systèmes et autres systèmes internet ». Il a également annoncé la coopération de son entreprise avec le procureur spécial Robert Mueller au niveau de l’enquête sur la potentielle ingérence russe dans la campagne qui a mené Trump à la Maison Blanche.
Quand un sénateur a demandé à Zuckerberg s’il comptait proposer une version payante de Facebook pour les utilisateurs qui désireraient que leurs données personnelles ne soient pas utilisées à des fins commerciales, celui-ci a répondu par la négative, avant de nuancer son propos en affirmant qu’il existera toujours une version gratuite de Facebook.
Le patron de Facebook déstabilisé
Lorsqu’un sénateur démocrate lui a demandé s’il souhaitait donner le nom de l’hôtel où il avait passé la nuit, Zuckerberg, amusé, a répondu non. « Voudriez-vous nous dire avec qui vous avez échangé des messages la semaine dernière ? » Encore un non. Le but de cette intervention était de pointer le droit à la vie privée, un droit qui a été bafoué pour 87 millions d’utilisateurs de Facebook.
Lors de cette entrevue surmédiatisée, Zuckerberg a été hésitant de nombreuses fois, agaçant les élus à coups de « je l’ignore » ou de « mes équipes vous tiendront au courant ».
Pourtant, les questions des sénateurs étaient largement justifiées et pertinentes :
- Facebook trace-t-il les données de navigation des internautes, même quand il ne sont pas connectés ?
- D’autres applications ont-elles pu récupérer des données ?
- Des mineurs ont-ils pu être concernés par la collecte de données d’appels téléphoniques ?
- Combien de temps Facebook garde-t-il les données des utilisateurs qui suppriment leur compte ?
Ces sujets sensibles restés sans réponse ont provoqué une vague de scepticisme au sénat américain, et ont surtout démontré que Zuckerberg ne maîtrisait pas à 100% les rouages de la machine Facebook.
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